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Oser la peur pour guérir


Taï, le frère de Mong, expert en équilibre ...

En plein crise coronavirale, la notion d'équilibre nous semble fondamentale : essayer de garder l'équilibre dans la vague (à défaut de surfer puisque les plages sont fermées dans le Morbihan, ça sent bon l'air iodé quand on est confiné !) et surtout permettre un retour à l'équilibre dans l'après (sur tous les plans : individuel, collectif, ...).

Et l'ancrage est une composante de l'équilibre.

D'abord, parlons de l'enracinement, le synonyme le plus usité d'ancrage : eh bien, dans ce cas, nous sommes tous ancrés ! Tout simplement parce que de fait, physiquement, nos pieds sont posés sur la terre (à moins que l'un d'entre vous vive en lévitation permanente ?!) et que nous marchons sur cette boule que nous appelons Terre, même si nous mettons parfois du ciel entre nous et le plancher des vaches grâce à nos pensées et nos rêves. Mais le fait est que même si l'homme a trouvé des solutions pour vivre son grand rêve de voler, l'atterrissage reste inéluctablement une manoeuvre très délicate (les pilotes d'avion le savent bien !), se déclinant dans la douceur ou la plus grande des brutalités. Il ne s'agit donc pas de cet ancrage dans ce billet, puisque notre équilibre est dans ce cas principalement lié à la gravité terrestre.

Dès lors, avons-nous conscience que l'ancrage nécessaire à notre équilibre est celui qui correspond à notre état intérieur ?

La solidité d'un roc, image illustrant au mieux cette signification, naît de l'absence de peur ... et voilà, enfin, notre lien avec la période historique que nous vivons actuellement : le coronavirus et la peur qui y est reliée. Un véritable ancrage est un état de non peur, de sérénité profonde, de lenteur dans la présence en lien avec chaque cellule de son corps. Ca n'a donc rien à voir avec un état méditatif ou une visualisation. Ne confondons pas les outils avec le but.

Au-delà d'une réalité physique d'attraction terrestre, l'ancrage est donc une énergie en lien avec notre niveau d'anxiété et notre besoin de fuir. Etre ancré alors que nous sommes l'otage d'une peur connue ou inconnue est impossible, car, physiologiquement, nos énergies se répartissent en nous pour nous permettre de fuir en allégeant le bas de notre corps ... pouvant aller jusqu'à la vidange incontrôlée de nos émonctoires (petit clin d'oeil à la dévalisation de PQ).

Mais alors, comment se soigner de ses peurs ? Un premier pas, énorme : oser dire que l'on a peur. Dans notre société, dire sa peur est souvent mal vu. Oser dire que l'on a peur, c'est un acte de courage. Ceux qui osent le dire avancent et font avancer les autres. C'est un sujet que j'évoque en toute simplicité et authenticité dans les séances et les stages : parce que c'est une émotion qui est mal comprise, elle conduit souvent à un état latent d'anxiété auprès des chevaux. Mon apprentissage a été largement teinté de peur en conséquence à la non compréhension de ce qui se passait avec le cheval. Le travail que j'ai fait sur moi durant une vingtaine d'années pour arriver à écouter cette émotion comme un messager, et non plus la subir, est un allié solide dans l'accompagnement des personnes qui ressentent la peur face aux chevaux, qu'elle soit née de traumatismes vécus ou bien issue de la peur existencielle.


C'est aussi le premier pas vers la guérison, car la peur est un venin qui tue lentement. Ca devrait rappeler bien des choses à celles et ceux qui ont vécu des séances ou des stages en Terre d'illich ...

Ensuite, il convient d'identifier cette peur, d'en prendre conscience pour pouvoir la nommer : peur de mourir ? De souffrir ? De la solitude ? De perdre ceux que l'on aime ? Maintes et maintes fois, j'observe des signes immédiats de relâchement chez le cheval (soupir, mâchouillement, baillement, ...) lorsque le bipède qui interagit avec lui dit à haute voix "j'ai peur de ...". La nommer implique qu'on l'accueille et l'accepte. A ce moment-là, on accède à la capacité de la relativiser en se rendant compte, que très souvent, la peur se nourrit de projection dans un futur non encore écrit, mais qui peut se densifier jusqu'à se réaliser tant que nous ne nous y confrontons pas pour le colorer des puissantes sensations du présent : l'ancrage. Pourquoi au présent ? Ben, vous avez déjà réussi à ressentir des sensations* dans votre corps d'hier ou de demain ?


"La peur n'est pas réelle. C'est un produit des pensées que vous créez. Le danger est très réel. La peur est un choix" (Will Smith)

Ici, avec les chevaux et les poneys dans les séances et les stages, nous vous encourageons à oser dire, à oser verbaliser. Actuellement, la peur de la mort, de la maladie, de la chute économique du pays nous pousse physiologiquement soit à fuir -et alors le confinement devient une terrible épreuve-, où à nous terrer -et là c'est la solitude qui va peu à peu nous bouffer jusqu'à la dépression.

Guérissons-nous de nos peurs, pas à pas, et nous pourrons réaliser les changements qui nous permettront de vivre, intégralement ou en grande partie, la vie dont nous rêvons.


"Tout ce que vous avez toujours voulu se trouve au-delà de votre peur" (George Adair)


Pour finir, voici une réflexion philosophique que nous vous proposons d'explorer : préférez-vous croire ce que vous voyez, comme Saint-Thomas ? Ou voir ce en quoi vous croyez ?

"Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde" (Ghandi)

Martine

(Inspiré par un texte de Patricia Wyssenbach)


* Sensation (définition Larousse) : Phénomène qui traduit, de façon interne chez un individu, une stimulation d'un de ses organes récepteurs

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